Le 30 septembre dernier, ZeroWaste Geneva a organisé deux ateliers pour les enfants à la Maison de Quartier de Lancy. Ana, notre blogueuse, y a assisté et nous fait part de ses impressions. Les enfants étaient émerveillés de découvrir la facilité du Zéro déchet, et fiers de ce qu’ils ont compris et accompli lors de cet événement !
Par Ana
À peine arrivée à la Maison de Quartier du Plateau à Lancy, je fais la rencontre de Patricia, notre responsable du projet “école”, et de Flavia, notre community manager, en pleine effervescence. Elles préparent les tables pour le jeu “course aux déchets” à l’extérieur, et éparpillent des cartes-déchets du deuxième jeu dans la salle. Les enfants attendent, excités et intrigués, à côté de la porte. Les ateliers se déroulent en deux parties: un premier jeu permet de sensibiliser les enfants aux problèmes liés aux déchets (le jeu cartes-déchets) en discutant de leur temps de dégradation et le tri. Le deuxième jeu (la course aux déchets) montre les différentes alternatives aux emballages plastiques etc. Patricia et Flavia partagent les enfants en deux groupes: Patricia commence par la course aux déchets avec son groupe pendant que Flavia monte à l’étage avec son groupe pour le jeu cartes-déchets.
Je suis Flavia avec les enfants et leur animatrice de la Maison de Quartier. Dès que les enfants entrent dans la salle, Flavia leur demande s’ils ont déjà vu des déchets et si oui, où. Plusieurs enfants lèvent leur main: “par terre”, “à la poubelle”, disent-ils. Flavia sourit. Malgré leur jeune âge (4-5 ans) et un de 10 ans, ils remarquent déjà les déchets qui traînent sur nos sols.
Flavia poursuit le jeu, et demande aux enfants de retrouver les cartes-déchets et de les classer en fonction de leur temps de dégradation sur une échelle d’un an à 4’000 ans.
Ils sont heureux de pouvoir se lever et courir dans la salle à la recherche des “déchets” cachés! Aidés par l’animatrice, ils réfléchissent et regroupent les cartes.
“Alors les enfants, pourquoi une banane se dégrade en moins d’un an?”, demande Flavia. “Car c’est un fruit”, “ça vient de la nature”!
“Est-ce que vous savez où on met les déchets de cuisine : pelures de fruits ou de légumes, coquilles d’oeufs, os?”
“Dans la poubelle verte!”, répondent en chœur plusieurs enfants.
Je suis agréablement surprise de voir que beaucoup d’entre eux connaissent la fameuse p’tite poubelle verte et à quoi elle sert!
Vient alors la seconde partie du jeu cartes-déchets. Les enfants doivent maintenant faire un jeu de tri! Quel déchet va dans quelle poubelle?
Ici, les enfants peinent un peu.
“C’est quoi ça?”, me demande l’un d’entre eux en me montrant une image d’une carte de bus.
“Du plastique.”, je réponds.
“Alors, ça va dans la poubelle plastique. », a-t-il affirmé en se dirigeant vers le PET.
Je n’ose pas le corriger, laissant à Flavia le soin d’expliquer que seules les bouteilles de boisson (PET) sont recyclées et que les autres types de plastique sont incinérés.
Même s’ils ont eu un peu de mal à placer les déchets dans les bonnes poubelles, j’ai bien vu que les enfants avaient conscience du problème, malgré leur jeune âge. Pour moi, c’est la preuve que la conscientisation fonctionne. Cela me donne beaucoup d’espoir!
Flavia propose ensuite de se déplacer pour la course aux déchets qui se déroule à l’extérieur. En chemin, nous croisons Patricia avec son groupe d’enfants, tous avec le sourire. Pour la course aux déchets, les enfants se mettent en groupe et ils reçoivent un kit avec de quoi faire des courses Zéro Déchet: une bouteille, une boîte et des sachets à vrac. Sur les tables en extérieur se trouvent divers objets en version classique et d’autres favorisant un mode d’achat Zéro Déchet: des cookies emballés ou en vrac dans des bocaux, des éponges en plastique ou des luffas (éponges végétales), un flacon de gel de douche ou un savon dur, etc. Les enfants doivent faire leurs courses selon une liste, en produisant le moins de déchets possible. Flavia prend alors très à coeur son rôle de “vendeuse” et clame:
“Vous voulez des cookies? Alors j’ai ceux-ci, regardez, ils sont délicieux!”, dit-elle en pointant exprès vers les biscuits emballés dans du plastique.
Mais les enfants ne tombent pas dans le panneau et demandent les cookies en vrac en tendant fièrement leur sac à vrac !
Pour terminer, je rencontre Elsa Schneider, assistante de l’unité du développement durable de la Ville de Lancy. Elle m’explique que la ville a lancé un “automne objectif Zéro Déchet” du 12 septembre au 11 octobre 2020, “de manière à ce que chaque habitant-e et entreprise puisse agir concrètement afin de réduire ses déchets, à son échelle et avec ses moyens.”, comme le dit le flyer (www.lancy.ch). Ce programme fait partie de la stratégie de développement durable de Lancy. Ses habitants ont un bon taux de recyclage, supérieur à 50%, et produisent 178 kg de déchets ménagers incinérables par an et par personne. En Suisse, les déchets organiques remplissent encore le tiers de nos sacs à poubelles destinés à l’incinération.La Ville veut encourager l’utilisation de p’tite poubelle verte, mais également inciter les gens à réduire leur production de déchets. Diverses ateliers sont proposés et sur tous les événements, cinq d’entre eux sont organisés par ZeroWaste Geneva/Zero Waste Switzerland.
Je suis ravie de voir que la problématique des déchets est de plus en plus prise au sérieux et que plusieurs cantons et villes suisses s’en saisissent et proposent des activités pour inspirer leurs citoyens.
Lors du rangement du matériel, je demande à Flavia ce qu’elle a pensé de la journée.
Cétait la première fois que j’animais personnellement ces jeux donc j’étais hyper enthousiaste, mais stressée! Finalement, ça s’est super bien passé. Les enfants étaient intéressés, et je pense aussi surpris, parce qu’ils ne savaient pas qu’acheter en vrac était quelque chose qui existait, qu’acheter sans emballage était possible, etc. C’était rigolo, parce que même l’animatrice de la Maison de Quartier a aussi commencé à poser des questions sur le Zéro Déchet, et elle a commencé à dire: “Oh, mais on peut acheter à la Coop avec un tupperware! Mais je ne savais pas!” Donc en fait, enfants et adultes apprennent quelque chose, et ça c’est vraiment chouette!”
Patricia acquiesce:
“Les enfants se sont montrés très enthousiastes, curieux et réceptifs aux jeux! Ils étaient émerveillés de savoir qu’on puisse éviter beaucoup de déchets lors des courses à travers des gestes simples comme utiliser son propre contenant, acheter du vinaigre comme produit nettoyant dans une bouteille réutilisable, etc. Certains étaient fiers de partager qu’en classe, ils font des activités autour de l’environnement, et en particulier sur les déchets, comme utiliser un chariot de tri lors de récréations, apporter des goûters Zéro Déchets, fabriquer des sacs à vrac, etc.”.
Je demande si avoir un public composé d’enfants peut rendre les activités plus difficiles à gérer. Flavia me répond:
“ C’était un vrai challenge, car les enfants étaient d’âges différents, donc il faut savoir être flexible, improviser et s’adapter à la situation. Mais c’était vraiment chouette, j’ai eu beaucoup de plaisir, et je me réjouis de faire ces activités une prochaine fois!”
Patricia rajoute: “Ce qui m’a particulièrement fait plaisir en terminant l’animation, c’est d’entendre un des enfants me dire que le Zéro Déchet c’est rigolo et facile! Le message que je voulais leur transmettre est donc passé”.
Si vous aussi, vous désirez faire des animations Zéro Déchet dans des écoles ou des maisons de quartier, n’hésitez pas à nous contacter sur geneve@zerowasteswitzerland.ch !