Carouge Zéro Déchet depuis 2018

Conclusions de ces 3-4 premières années

1) Excellente participation et réduction conséquente des déchets parmi les adeptes précoces

Nous avons obtenu une bonne participation de la communauté locale et le projet a suscité beaucoup d’enthousiasme. 6’500 personnes ont participé aux 175 activités organisées et aux 340 séances de coaching ; 6 sur 14 établissements scolaires ont rejoint le programme Mon École Zéro Déchet ; 80 commerces et cafés/take-aways/stands du marché ont affiché l’autocollant « Ici on accepte vos propres contenants », 17 associations ou groupes locales ont figurés sur les affiches « Geste Zéro Déchet du mois » et le site web du projet a reçu 75’000 visiteurs en 3 ans. 

Nous avons constaté une réduction significative des déchets parmi a) celles et ceux qui sont les premier·ère·s ouvert·e·s au changement (les adeptes précoces dans le jargon de la théorie du changement) après les ateliers (-30 à -90%), b) pendant les programmes d’accompagnement (-43 et -63% – coaching familles, -50% défis goûters lors du projet Mon École Zéro Déchet) et c) pour les événements gérés (organisés) (-63 à -90% 1er Août 2019, Brunch du Goût 2019 et 2021, -32% à la piscine communale entre 2019 et 2021, -50% lors des événements scolaires). 

2) Une réduction marquée des incinérables pour l’ensemble de la ville

Pour l’année 2022 (comparé à l’année 2017), les incinérables des ménages à l’échelle de la ville ont diminué de 8% ; ce qui représente une baisse de 14 kg/an/habitant·e. Tandis que la production des déchets des entreprises a diminué en moyenne de 15% depuis 2018 (introduction de la facturation au poids réel en 2018). 

3) D’autres impacts positifs du projet

Nous avons vu beaucoup d’autres effets positifs : sur l’économie locale avec des habitant·e·s qui achètent plus localement; des retombées positives en termes d’image, attraction de projets pilotes; inspiration auprès d’autres entreprises et collectivités publiques.  

Un récent projet de stage d’une étudiante à l’UNIGE s’est intéressé à l’impact de l’adoption d’habitudes Zéro déchet sur l’économie locale. Des questionnaires ont été envoyés à un échantillon de 250 personnes ayant participé aux ateliers et aux programmes de coaching Zéro Déchet au cours des trois dernières années. Sur les 90 personnes ayant répondu, quelques résultats significatifs ont été obtenus.

L’adoption d’habitudes Zéro Déchet a un impact important sur le soutien à l’économie locale et sur la mise en place d’une consommation alimentaire plus durable. Les consommateurs achètent plus localement, soutiennent les petits magasins et les petit·e·s producteurs·trices, achètent davantage de produits saisonniers et biologiques et mangent beaucoup moins de viande.   

– 69% des répondant·e·s achètent plus souvent dans les petits commerces locaux (boulangeries, boucheries) et 53% achètent plus souvent directement aux producteurs locaux.

– 51% des personnes ont déclaré acheter leurs produits alimentaires plus souvent dans leur commune (61% dans leur canton) et le pourcentage de personnes qui cherchent toujours à savoir d’où viennent les produits est passé de 27% à 65%.

– Le pourcentage de personnes qui consomment « toujours » des produits alimentaires saisonniers est passé de 18 à 41%, ce qui est particulièrement remarquable et le nombre de personnes qui consomment « toujours » des produits biologiques est passé de 6 à 15%.

– Le pourcentage de personnes consommant toujours/souvent de la viande a, quant à lui, diminué de 44% à 19%.   

Comme attendu, l’étude a également montré une forte augmentation de plusieurs autres habitudes Zéro déchet adoptées, telles que l’achat en vrac, le fait d’amener ses propres sacs/contenants, la fabrication de ses propres produits, l’achat d’articles d’occasion, la réparation d’articles et le tri. Il est important de noter que les participant·e·s conservent ces habitudes au fil du temps, même pendant la pandémie.