Ce 1er février avait lieu le premier événement du Coaching Famille 2020, coïncidant parfaitement avec le coup d’envoi du défi « Février sans Supermarché » de EnVertEtContreTout. Le Coaching Famille 2020 est un projet de Carouge Zéro déchet, ayant comme objectif d’aider personnellement plus d’une vingtaine de familles à réduire leur quantité de déchets. Donc, le hasard du calendrier faisant bien les choses, nous sommes allés visiter les commerçants locaux et en vrac sur Carouge et Genève, pour montrer aux familles du programme les circuits courts d’alimentation alternatifs.
Par Megan Bonfils
Carouge
Union maraîchère de Genève
Nous avons commencé cette visite sur la place du Marché, où se trouve le marché de Carouge. Il est bon de signaler que les sacs en tissu et contenants divers sont acceptés sur ce marché. Ainsi, les stands arborent pour la plupart le petit support qui indique « Ici nous acceptons vos propres contenants », pour le plus grand plaisir des consommateurs zéro déchet.
Le premier endroit mentionné est l’Union Maraîchère Genevoise[1], où légumes et fruits de la région hors calibres sont proposés à prix cassé. Le combo gagnant, local, sans emballage et économique ! Équipez-vous de sacs en tissu, de cabas ou de panier, pensez à prendre de l’argent comptant et vous ressortirez avec un joli butin et une satisfaction de faire tourner l’agriculture locale qui n’a pas de prix (enfin si… mais cassé!).
Épicerie du Marché
Cette visite des commerces locaux et vrac est pensée de cette manière et nous emmène par la suite à l’Épicerie du Marché[2]. Antoine nous accueille dans sa petite boutique remplie de charme et de bons produits de la région. Ceux-ci s’accompagnent du kilométrage parcouru du site de production à l’épicerie. À l’exception de quelques produits, tous proviennent du terroir romand, qu’Antoine va chercher lui-même à vélo cargo. Le lien avec les producteurs est privilégié et cela permet d’avoir des variétés en petite quantité, et même des anciennes variétés méconnues du grand public, comme l’amidonnier. Cette sous-espèce de blé est l’une des plus anciennes céréales domestiquées par l’homme, puisqu’elle est cultivée depuis environ 7500 av. JC, au Proche-Orient.
À l’Épicerie du Marché, nos sacs, bouteilles et bocaux sont les bienvenus, et on peut les remplir de céréales, de légumineuses, de pâtes, de fruits secs, mais aussi d’huile, d’hydrolats pour la peau ou encore de lessive genevoise. On y trouve de petites marques suisses de cosmétiques, des semences de Chancy pour le printemps qui arrive, de la lessive et du savon genevois. Le prix peut sembler élevé en comparaison des grandes surfaces, mais il est juste: il faut ajouter à l’équation le volume des produits qui est beaucoup moins grand, le coût plus élevé au rendement des produits du terroir, et les frais plus importants, propres au pays, auxquels font face des producteurs qui vivent sur le territoire. Nous devons garder en tête que cet argent favorise le commerce local et rémunère correctement toute la chaîne.
Rue St-Joseph
Nous prenons ensuite la Rue St.-Joseph, où nous passons devant plusieurs commerces, comme les chocolatiers Mr & Mrs Renou[3], qui acceptent volontiers nos contenants pour les délicieuses pâtisseries et chocolats qu’ils vendent.
Betjeman and Barton[4] pour leurs thés (bio pour certains) qu’ils proposent en vrac, avec une démarche précurseur du zéro déchet, bien avant que le projet Carouge Zéro Déchet ne voie le jour !
La confiserie JellyFish[5] propose elle aussi des bonbons en vrac, en provenance d’Europe principalement, parfois végétarien, et ils acceptent volontiers de nous mettre leurs produits gourmands dans nos bocaux. Tous ces commerçants ont accepté notre autocollant « Ici nous acceptons vos propres contenants », qu’ils ont collé sur leur vitrine. Ils font ainsi partie de la communauté Zéro Déchet, qui adhère au projet !
Rue Ancienne
Nous bifurquons sur la Rue Ancienne, où nous retrouvons Sara, chaleureuse tenancière avec son compagnon Fluvio de la Laiterie de Carouge[6]. Soucieux de l’environnement, ils proposent autant de produit qu’ils peuvent sans emballage, à commencer par le fromage bien sûr mais aussi lait et crème. Et plus surprenant, ils offrent aussi une sélection de produits d’épicerie fine italienne pour le plus grand plaisir de nos papilles. On y trouve ainsi des gnocchi, pâtes, huiles, vinaigre et jambon en vrac et à la coupe, en plus du reste de l’assortiment.
Senza
Avant de quitter Carouge pour Genève, nous faisons un crochet par Senza[7], visible de loin avec sa belle tenture bleue, à côté de la Place de l’Octroi. L’offre du vrac et du local a explosé ces cinq dernières années, signe qu’une consommation différente est nécessaire et souhaitée.
Sébastian et Cyrielle reçoivent notre groupe dans leur épicerie majoritairement bio et locale. Le vrac en silo n’est pas (encore) au centre de leur démarche, mais le local l’est. On y trouve des légumes et fruits suisses et bio, des œufs et du pain genevois et un assortiment complet de produit de nettoyage genevois également. De plus, ils proposent une gamme complète de cosmétiques suisses, d’équipement zéro déchet cousu en Romandie et en France voisine, comme des sacs en tissu, des serviettes hygiéniques lavables, des pochettes, des charlottes pour couvrir les plats ou encore des bee’s wrap. On retrouve au rayon frais des produits locaux, consignés pour une partie, issu de l’agriculture bio et locale (là aussi). Et il y a bien entendu tout le reste du magasin, offrant encore des dizaines de produits différents.
Très engagé pour la communauté de Carouge, Sebastian et Cyrielle représentent très bien le renforcement de la nécessité d’un commerce de quartier.
Bio C’Bon
Changement de décor, le prochain magasin est la chaîne Bio C’bon[8], à la Rue de Carouge. Comme chaque commerce qui possède son créneau, ce magasin est centré sur le bio avant tout et propose une très large gamme de produits en vrac. Les provenances sont moins locales, mais l’offre en est agrandie, à part les légumes majoritairement suisses ou français. Leur système de tare pour les sacs et contenants pourrait être amélioré. En effet, seuls leurs sacs, en opposition à d’autres sacs en tissu, sont tarés, ou les sacs en papier du magasin sont acceptés.
Genève
Le Bocal Local
Nous prenons le tram pour enchaîner avec la deuxième partie de cette visite, au cœur de Genève, en commençant par Le Bocal Local[9]. Au fond de la Rue Lissignol, avec ses bacs potagers devant la vitrine, Le Bocal Local fait partie des références en matière de magasins en vrac. En effet, c’est le 2ème du type à avoir ouvert sur le canton. Ce magasin est avant tout une association, qui veut remettre les gestes éco-responsables au cœur des choix des « consomm’acteurs » et « consomm’actrices ». L’enseigne propose elle aussi des produits du terroir romand, avec le même principe des kilomètres affichés. Le magasin soutient et met en avant des producteur.rices et des créateurs.trices de la région, en proposant des produits qu’on ne trouve nulle part ailleurs, comme la pâte à biscuit, la levure ou la pâte feuilletée, mais aussi des cookies et du chocolat genevois, des pâtes, céréales, huiles et cire d’abeille genevoise. Le magasin regorge de produits divers et la partie arrière propose un choix impressionnant d’articles de nettoyage, d’entretien et d’objets zéro déchet : de quoi transformer son intérieur en un havre de paix sans plastique, ni déchets.
Nous quittons Le Bocal Local pour nous rendre dans une autre référence du vrac, derrière le cimetière des Rois. Nous n’aurons pas le temps de faire un détour par Nature en Vrac[10] à la place des Grottes, premier magasin en vrac de Genève qui a ouvert ses portes en 2015, la même année où l’association Zero Waste Switzerland a vu le jour.
Chez Mamie
Chez Mamie[11] Bio à la Rue des Rois n’a pas encore une année. Le petit dernier des magasins en vrac a ouvert en avril 2019, pour le plus grand bonheur de la rive gauche. Tenu par Yohanna, membre Zero Waste Switzerland, elle est d’ailleurs coach pour le Coaching Famille de Carouge Zéro Déchet.
Le créneau ici est le bio. Tout est bio, en vrac ou consigné, comme dans le reste des 12 magasins franchisés Chez Mamie, qui ont ouvert ces 4 dernières années partout en Suisse romande principalement. On y trouve une gamme identique à toutes les autres enseignes, avec une partie adaptée à la région et au terroir romand.
Les sirops, vin, bières ou encore miel sont genevois, et ceci est valable aussi pour les boules d’énergie ou le pain sans gluten en pré-commande, ou encore les Bee’s wrap, les savons et les serviettes hygiéniques qui viennent du Grand Genève. On trouve de tout, des épices, du thé, des biscuits, des légumineuses et oléagineux, des pâtes, des flocons et des farines ou encore huiles et vinaigre. L’offre se complète avec les produits de nettoyage et on trouve même des ateliers de fabrication, organisés régulièrement dans le magasin. Il y a également un coin enfants, permettant de venir faire ses courses avec sa famille tranquillement. La tenancière est à l’écoute de ses clients en proposant d’écrire leurs souhaits de produits sur un tableau noir. Le produit le plus réclamé est le tofu bien sûr, puisqu’aucune adresse à Genève ne le propose bio, local et non emballé.
La coopérative du Nid
Nous traversons le cimetière des Rois pour rejoindre notre dernier magasin sur la liste, la coopérative Le Nid[12], situé dans l’écoquartier d’Artamis, où nous reçoivent Doris et Hilde. Il faut être coopérateur.rice pour pouvoir acheter au Nid. En d’autres termes, il faut donner deux heures de son temps par mois et par ménage, pour aider au bon fonctionnement du lieu soit par la tenue des stocks, du magasin, de la caisse, le dialogue avec les producteurs ou la revalorisation des produits. Doris fait partie du groupe de travail « Accueil », et s’occupe donc des personnes et groupes intéressés par le Nid. Pour illustrer son propos, celle-ci nous propose de goûter du pain genevois avec des tapenades revalorisées, faites par d’autres coopérateurs, du groupe valorisation.
Les produits sont de la région, sans emballage pour une bonne majorité et bio. Les prix sont en-dessous de la moyenne car il n’y a pas de charges liées à la tenue du magasin, puisque ce sont les coopérateurs qui font tourner le magasin. De plus, le lien direct avec les producteurs permet ces prix bas. Le lieu est très bien organisé, avec un esprit de coopérative fort et une bonne ambiance y règne.
Pendant le mois de février, le Nid est ouvert tous les samedis à tout le monde pour faire découvrir cette épicerie.
Nous finissons cette visite des magasins vrac et locaux, le sourire aux lèvres. Genève regorge de lieux permettant les circuits courts, soutenants les producteurs de la région et l’achat en vrac à travers toutes ces enseignes.
[1] https://umg.ch/
[2] http://www.epiceriedumarche.ch/
[3] https://www.patisserie-renou.ch/
[4] https://www.barton.ch/
[5] https://www.facebook.com/confiserie.jellyfish/
[6] http://lalaiteriedecarouge.ch/
[7] https://www.facebook.com/senzageneve/
[8] https://www.bio-c-bon.eu/fr/nos_magasins/bio-c-bon-geneve
[9] https://lebocallocal.ch/
[10] https://mybiggeneva.com/nature-en-vrac-geneve/
[11] https://chezmamie-biovrac.ch/magasins/geneve
[12] https://lenid.ch/
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